La capitale du monde chrétien à Avignon

Stanislas Barszczak, Le moulin de l’oubli
(Des soupirs du magnifique pape, Clement VI, à savoir jamais vu le prochain délinquant, histoire vraie du XIVe siècle)

II

La capitale du monde chrétien à Avignon. Avignon est célèbre car elle est la ville où les papes se sont enfuis au moment de quitter le corruption de Rome au 14ème siècle. Les papes, ils ont y construit «Le Palais des Papes ». Clément V, premier pape d’Avignon, croyant que le séjour de la papauté sur les bords du Rhône ne serait que temporaire, établit ses quartiers dans le vaste couvent des Prêcheurs. Il n’en fut pas de même pour ses successeurs immédiats. Restée terre d’Empire aux frontières du royaume de France, Avignon appartient au début du XIVe, au duc d’Anjou. Cette conjoncture, à laquelle vient s’ajouter une situation géographique privilégiée, est favorable à la venue, en 1309, du pape bordelais Clément V qui fuit l’insécurité romaine. Cet événement ouvre une période prestigieuse qui verra se succéder sur les rives du Rhône, durant près d’un siècle, neuf papes, dont deux schismatiques. Capitale de la chrétienté universellement reconnue, capitale à la fois spirituelle, politique, économique et culturelle, elle devient l’une des villes les plus peuplées et les plus florissantes de l’occident médiéval. Un ensemble gothique exceptionnel. Le paysage urbain se transforme rapidement. Lorsqu’il fut élu en 1316, Jean XXII connaissait déjà fort bien cette ville, dont il avait occupé l’évêché quelques années auparavant. Ce fut donc son ancien palais épiscopal qu’il retint pour résidence. Il s’y installa cependant en pontife, réaménageant les anciens appartements de l’évêque en les agrandissant, et en faisant redécorer le nouvel ensemble. Jean XXII fit transformer l’ancienne église paroissiale, Saint-Etienne, située sur le flanc sud de la cathédrale Notre-Dame-des-Doms, en chapelle pontificale. Là devaient se dérouler les cérémonies liturgiques majeures de la Curie. Jean XXII fit encore ériger, en 1319, cette fois-ci au sud de son palais, une salle d’audience destinée à abriter les réunions du tribunal de l’audience des causes apostoliques. On élève le Palais des Papes. Parallèlement, on édifie des palais pour les cardinaux, on rebâtit dans le style gothique les églises romanes, on en fonde de nouvelles, des collèges, des hôpitaux et des établissements religieux. Jean XXII mourut en 1334 et Benoît XII, ancien moine cistercien, lui succéda. Il entreprit dès la première année de son pontificat d’importants travaux dont il confia la réalisation à un maître d’œuvre de ses compatriotes, Pierre Poisson. Ceux-ci débutèrent par l’édification d’une grande tour, puissamment fortifiée et renfermant les biens et personnes les plus précieux de la cour. Cette haute tour fut implantée au sud de l’ancien palais épiscopal, dans lequel Benoît XXII s’était à son tour installé. Simultanément, Benoît XII fit ériger une nouvelle grande chapelle à deux niveaux superposés. Pierre Poisson poursuivit ensuite, et à un rythme rapide, les travaux en direction du nord (ailes des appartements privés et tour de l’Etude en 1337-1338). Il fit progressivement détruire chacune des ailes de l’ancien palais pour édifier une nouvelle construction, se calquant vraisemblablement sur l’organisation préexistante des espaces. A l’est, les espaces dévolus à la vie officielle (Consistoire et Tinel), à l’ouest les logements des Familiers, au sud, le vaste appartement des hôtes (où séjournèrent rois de France et empereur). Chacun de ces corps de bâtiments était réparti autour d’une cour. Enfin, un puissant rempart vint renforcer tout le côté méridional et oriental de ce palais, englobant un jardin que Benoît XXII se plut à faire aménager et où il fit probablement installer la ménagerie léguée par son prédécesseur.

L’héritage patrimonial de cette époque, Semble pas sans raison, constitue l’ensemble gothique le plus beau et le plus vaste d’Europe. Le Palais des Papes, siège du gouvernement pontifical et demeure du souverain pontife, a été édifié en deux temps. La partie la plus ancienne, austère, a été construite entre 1334 et 1342 par Benoît XII ; la plus récente, richement décorée, a été élevée entre 1342 et 1352 par son successeur Clément VI. Avignon conserve un bel ensemble de peintures murales du XIVe s. Les plus nombreuses et les plus précieuses se trouvent au Palais des Papes, mais on peut en voir également au musée du Petit Palais, dans l’église Saint-Didier, et dans la livrée Ceccano (bibliothèque). J’ai déjà mentionné le célèbre cardinal Annibal de Ceccano. Avignon comportait au XIVe s nombre de ces palais. La Livrée Ceccano celui-ci a été édifié vers 1340 pour le cardinal Annibal de Ceccano. On peut y admirer les salles d’apparat avec leur décor. Le schéma de ce premier palais était destiné à perdurer au sein de l’édifice remodelé par Clément VI à compter de 1342, année de son élection. Ce pape tint à doubler la superficie du bâtiment et à renouveler complètement la décoration picturale. Il commença par développer la superficie de ses appartements privés, par la construction de la tour dite de la Garde-Robe, accolée au mur sud de la tour du Pape. Puis il confia la réalisation du Nouvel Œuvre s’étendant au sud et à l’ouest de cet ensemble à Jean de Louvres, maître d’œuvre originaire de la région parisienne avec qui il entretint d’étroites relations. L’aile méridionale, composée d’une Grande Audience et d’une Grande Chapelle superposées, fut entreprise dès 1345. Elle marque bien la volonté du pontife de faire réaliser un programme architectural de très grande ampleur, nanti de larges et solennels volumes, parés de multiples sculptures d’inspiration végétale ou animale pour la plupart, tranchant avec les espaces dus à Benoît XII qui en étaient totalement dépourvus. Dans un même élan, fut érigée l’aile occidentale des Grands Dignitaires, destinée au logement et au travail de ces personnes éminentes au sein de la Curie. Les jardins, où il fit bâtir une superbe fontaine, retinrent eux aussi son attention. A la mort de Clément VI, en 1352, le palais avait pratiquement déjà la physionomie que nous lui connaissons aujourd’hui. Les pontifes qui lui succédèrent, poursuivirent son embellissement.

Les ailes est et nord manifestent la simplicité du Palais Vieux de Benoît XII, tandis que celles de l’ouest et du sud, plus largement percées de fenêtres ornées de sculptures ou de moulures saillantes témoignent du goût de Clément VI et de son maître d’œuvre Jean de Louvres. A l’est de la cour, une petite porte donne accès à la Grande Trésorerie du Palais Vieux. C’est cet inestimable trésor qui a permis d’écrire l’histoire de ce palais. Si les murs et une partie de leurs décors demeurent, il est plus difficile de se faire une idée des ornements mobiliers ainsi que de l’activité qui régnait en ce lieu. Impossible, également de dénombrer combien de membres de la Curie travaillaient quotidiennement au palais ou y vivaient. La seule certitude est que l’activité y était foisonnante : réceptions d’hôtes de marque venus rendre visite au pape à qui l’on remettait les clefs d’un confortable appartement, grandes cérémonies religieuses, travaux administratifs dans les innombrables bureaux où s’affairaient scribes et notaires, écritures comptables et réceptions des collecteurs d’impôts venus des confins de la Chrétienté, etc. Ce palais, répondant aux multiples besoins de l’un des plus grands princes de son temps, était tout à la fois résidence, lieu de culte, forteresse et ” cité administrative ” . La valeur démonstrative de ce palais était fondamentale. Un somptueux décor devait rehausser l’éclat et le prestige des actions du pontife en ces murs. Tous étaient revêtus d’enduits colorés, de peintures géométriques, voire de subtils et foisonnants programmes iconographiques. La majeure partie du décor peint conservé fut commandé par Clément VI. Ce dernier eut à cœur de définir, en étroite relation avec son peintre officiel,Matteo Giovannetti, de grands ensembles témoignant par leurs fastes de la grandeur de l’Eglise, des liens rapprochant Avignon de Rome (chapelle Saint-Martial et chapelle Saint-Jean), soulignant la fonction de telle salle (Consistoire et Grande Audience) ou incitant à une délectation sereine et cultivée de la nature (chambre du Cerf). Fort de la confiance du pape, maîtrisant parfaitement la technique de la fresque (peinture sur un enduit frais) et libéré par la distance du poids de l’influence de ses maîtres, Giovannetti sut élaborer un langage éblouissant et très personnel, où le sens du portrait (très innovant pour son temps), la virtuosité de ses architectures feintes et le sens de la solennité lui permirent de composer les remarquables ensembles consacrés à Saint-Jean, Saint-Martial et aux prophètes. Il n’oeuvra pas seul mais entouré d’un atelier, tandis qu’en d’autres lieux des peintres français travaillèrent quelques années plus tôt. Ce fut déjà le cas sous le pontificat de Benoît XII, dans la chambre du Pape, où l’on composa un décor imitant une pergola sur fond de ciel bleu, laissant à des artistes italiens le soin de réaliser les fausses et gracieuses arcatures trilobées des fenêtres, auxquelles pendent d’irréelles cages à oiseaux. Dans ses nouveaux appartements, Clément VI commanda un décor naturaliste inédit à des peintres demeurés inconnus, qui représentèrent avec beaucoup de réalisme une sombre forêt et les multiples modes de chasser et pêcher, si souvent et minutieusement décrits par les traités de vénerie. Cet important décor peint, malgré les irréparables pertes subies au fil des siècles, constitue un panorama unique en France de la peinture au milieu du XIVe siècle. Ce goût de la couleur se retrouve également dans les carrelages à décor dit ” vert et brun “, encore visibles dans le studium (bureau) de Benoît XII et reproduits dans les chambres. Il était aussi très présent dans les tapisseries vertes ponctuées de roses rouges, dans les tapis assortis, les tentures de soieries de couleur importées d’Italie, ou les draps d’or. Chaque réunion ou cérémonie était précédée du passage du fourrier ornant murs et cathèdres, donnant un cadre coloré à l’emplacement où se tiendrait le pape.

Délégation polonaise commence à visiter par la porte des Champeaux, entrée principale dès le pontificat de Clément VI. Dans le Palais des Papes attente avant la construction de la salle la salle de la Petite Audience, où siégeait le tribunal des causes contredites. Après avoir traversé la salle des Gardes. On accède à la Cour d’honneur, ouverte par trois portes (des Champeaux, de la Peyrolerie et Notre-Dame). Suivant la Cour d’honneur, nous allons vers l’ancien palais, montons les escaliers en pierre à l’intérieur. Le Trésor Bas est contigu au sud ; dans ses coffres souterrains, il abritait pièces de monnaie, objets d’orfèvrerie, etc. En empruntant l’escalier intérieur de la Grande Trésorerie, on parvient à la salle de Jésus, sorte d’antichambre où les cardinaux attendaient le pape avant d’entrer en consistoire, puis, plus au sud, à la chambre du Camérier, le plus proche collaborateur de Benoît XII, dont l’appartement révèle une stratigraphie complexe de décors peints muraux. Le Revestiaire pontifical servait au pape à revêtir ses ornements consistoriaux, avant de faire son entrée au Consistoire. Celui-ci se situe au rez-de-chaussée de l’aile orientale éponyme, dévolue à la vie officielle de la Curie. Lieu de réunion, lieu de réception des ambassadeurs et des légats, cette salle abrite les déposes des fresques de Simone Martini provenant du porche de la cathédrale Notre-Dame-des-Doms. Elle donne accès, à l’est, à la chapelle peinte par Matteo Giovannetti. On parvient ensuite à la cour du Cloître, qui constitue le cœur du Palais Vieux. Au nord, se dresse la Grande Chapelle de Benoît XII, à l’ouest l’aile des Familiers et au sud l’aile dite du Conclave (avec l’appartement des hôtes), espaces fermés à la visite. En empruntant l’escalier du cloître, on parvient au Tinel, salle de réception, où se tenaient les festins pontificaux. Au nord, elle est bordée par les cuisines. C’est là également que se tinrent les conclaves. Grande Audience-Salle de l’Auditoire Salle brûlée jamais oublier le nouveau bâtiment du palais des Papes : Tour de la Campagne, de Trouillas, de la Glaciere, tour de l’Etude de Benoit XII, saint Jean, tour des Papes(des Anges), tour de la Garderobe. Nous sommes à l’intérieur d’un Lieu de réunion, lieu de réception des ambassadeurs et des légats, cette salle abrite les déposes des fresques de Simone Martini provenant du porche de la cathédrale Notre-Dame-des-Doms. Nous voyons la cour du Cloître. Au nord, se dresse la Grande Chapelle de Benoît XII. L’ouest l’aile des Familiers et au sud l’aile dite du Conclave (avec l’appartement des hôtes), Consistoire et Grande Audience de Benoit XII. Consistoire et Tinel, salle de réception, où se tenaient les festins pontificaux. Au sud, la chambre de Parement dessine une enfilade progressant des espaces publics vers les espaces privés. Une porte vitrée laisse découvrir le studium de Benoît XII, seul espace ayant conservé son sol du XIVe siècle. On accède ensuite au cœur des appartements pontificaux, dont le remarquable plafond peint date de 1343. Mais ici, maintenant, nous sommes dans la chambre de Benoît XII, où l’on composa un décor imitant une pergola sur fond de ciel bleu, laissant à des artistes italiens le soin de réaliser les fausses et gracieuses arcatures trilobées des fenêtres, auxquelles pendent d’irréelles cages à oiseaux.
À la demande de la délégation romaine pape a décidé de célébrer l’année du jubilé n’était pas ce qu’il voulait cent années que le pape Benoît VIII, mais tous les cinquante ans. Le tombeau de saint Peter est venu pèlerins de toute l’Europe à réaliser dans l’année du Jubilé des grâces spéciales et des indulgences. Janvier 27, 1343, Clément VI a publié le Bulle, Unigenitus, afin de justifier le pouvoir du pape et de l’utilisation des indulgences. On approuve fortement cette question. Clément VI nous présente de nouveaux plans pour construire le palais du sud-est, son Nouvel Œuvre. Les membres du public sont le roi polonais. Clément VI est intervenu dans le conflit polono-germanique. Casimir III le Grand Roi polonais (1333-13700, a engagé des négociations avec le droit, la paix complète de Kalisz en 1343, qui a accordé l’teutonique Poméranie chevaliers, mais le pape n’a pas approuvé de la pièce. Soutenu l’expansion et la Casimir III le Grand, dans l’Est, l’allocation dîmes papales reçues du clergé en Pologne. A la fin de l’audience de Clement VI s’arrête devant la statue de Notre-Dame de la bonne confession à Marseille et prie:
Notre-Dame du Bon Confession
Mère du Christ, les fidèles de la Vierge,
Et par votre intercession
Et l’intercession de notre sainte martyrs,
Recevoir continuellement de Dieu
La fusion de l’Esprit Saint,
Donc, nous imitons humblement ton Fils
Sur la route de la vie
La fidélité est toujours un plus profond,
Renouveler le service de Dieu notre Père
Et tout le peuple, de nos frères et sœurs.
(À suivre)

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